Des guerriers anciens aux randonneurs en année sabbatique, les tatouages Sak Yant (ou « Yantra ») d'Asie du Sud-Est ont offert protection et inspiration à beaucoup au fil des ans. On dit qu'ils apportent bonne fortune, prospérité et protection contre les esprits maléfiques, ces tatouages contiennent une richesse de patrimoine spirituel et culturel. Mais quelles sont les origines de cette tradition fascinante, et quelle est la signification de ses symboles mystiques, prières et mantras ? Découvrons-le…
Origines spirituelles
Dans leur incarnation moderne, les pratiques de tatouage Sak Yant témoignent des nombreuses traditions religieuses et culturelles qui traversent l'Asie du Sud-Est. L'expression « Sak Yant » combine elle-même le mot thaï pour tatouage, « S̄ạk », avec le mot sanskrit « Yantra » – signifiant une disposition géométrique sacrée utilisée pour aider à la méditation et aux rituels dans certaines religions indiennes. Le symbolisme des tatouages eux-mêmes combine des éléments du bouddhisme et de l'animisme, parmi d'autres traditions, créant un langage visuel et spirituel entièrement unique.
On dit que les tatouages Sak Yant trouvent leur origine dans l'ancienne capitale d'Angkor Wat (dans l'actuel Cambodge) – le centre de l'ancien empire khmer – et remontent au IXe siècle. Ils n'étaient pas seulement destinés à offrir un réconfort spirituel. Les guerriers khmers recevaient souvent des tatouages Sak Yant avant la bataille comme une sorte d'armure. Cela avait pour but à la fois de leur donner du courage et de les protéger des lances et des flèches. Cela explique peut-être la popularité moderne des tatouages Sak Yant parmi ceux exerçant des professions à haut risque, comme les policiers, les soldats et les combattants de Muay Thai.
Source : Gato-gato-gato
Une tradition vivante
Traditionnellement, un tatouage Sak Yant ne pouvait être réalisé que par un moine ordonné, mais de nos jours, les laïcs sont également autorisés à pratiquer dans l'enceinte des temples. L'un des endroits les plus connus pour se faire tatouer un Sak Yant est le temple Wat Bang Phra à l'extérieur de Bangkok, célèbre pour son annuel Eau Kru festival. Pendant le festival, lors du premier week-end de mars, des milliers de pèlerins arrivent pour se faire tatouer ou renouveler la puissance spirituelle de leurs tatouages par la prière. Wat Bang Phra a également été le dernier domicile du célèbre maître Sak Yant Luang Phor Pern – connu comme une force motrice derrière la popularisation du style de tatouage distinctif du temple.
Choisissez judicieusement
Se faire tatouer un Sak Yant n'est pas une démarche à prendre à la légère, notamment parce que cela peut être un processus extrêmement douloureux. Un maître tatoueur, appelé Ajarn, utilisera des outils traditionnels tels qu'un bâton de bambou affûté d'environ 4 millimètres de large et 18 pouces de long,bien que des bâtons en métal puissent également être utilisés. Le processus peut prendre de 15 à 30 minutes et implique généralement environ 1000 à 3000 piqûres.
Votre choix de design doit également être soigneusement réfléchi, car il existe une large gamme d'options possibles – uniques à l'Ajarn qui les applique. Celles-ci incluent généralement des éléments de géométrie sacrée, des animaux, des divinités, ainsi que des bénédictions ou des mantras en ancien pali (une langue proche du sanskrit). L'Ajarn sera heureux de discuter de vos options, mais les débutants seront généralement orientés vers l'un des trois « Master Yants » suivants :
- Yant Gao Yord (« Les neuf sommets de Bouddha ») : le plus connu des Yants, contenant neuf bénédictions pour l'invincibilité, la chance, le courage et le succès.
- Yant Ha Taew (« Cinq lignes ») : l'un des Yants les plus courants, contenant cinq bénédictions distinctes censées prévenir l'injustice, la malchance et les dommages physiques, ainsi que promouvoir le succès financier et l'attractivité.
- Yant Paed Tidt (« Huit directions ») : bénédictions et mantras qui offrent une protection contre les esprits malveillants, de toutes les directions.
Après les Master Yants, les plus aventureux peuvent également choisir parmi des motifs tels que les animaux et les divinités, qui sont censés conférer au porteur leurs propres caractéristiques uniques. Par exemple, les dessins de tigre et de lion, populaires parmi les combattants de Muay Thai, sont réputés donner au porteur férocité et puissance. Le dragon, quant à lui, offre courage et sagesse, tandis que le cygne représente la liberté des liens terrestres. Une image de la divinité singe Hanuman est censée conférer l'invulnérabilité, tandis que les images de Bouddha représentent la compassion et la bienveillance.
Source : samuifighthouse
Pas seulement un tatouage
Étant donné que se faire tatouer un Sak Yant est considéré comme une étape spirituelle majeure, il n'est pas surprenant que la prière et le chant soient utilisés pour activer le pouvoir spirituel du tatouage. Chaque tatouage Sak Yant est également accompagné de son propre code moral (généralement basé sur les enseignements du bouddhisme), qui est déterminé par votre Ajarn. Par exemple, obtenir un Yant Gao Yord peut vous obliger à éviter de mentir, de vous enivrer et de manquer de respect à vos parents. On dit que, si les directives d'un Sak Yant ne sont pas respectées, le tatouage perdra ses pouvoirs mystiques. Cependant, ceux qui désobéissent peuvent faire renouveler l'énergie spirituelle de leur tatouage par un moine au Eau Kru festival mentionné ci-dessus.
Bien que les tatouages Sak Yant aient été popularisés par des célébrités telles qu'Angelina Jolie et Cara Delevingne, rien ne peut diminuer leur signification mystique. Et même si ce style de tatouage particulier ne vous convient pas, il reste fascinant d'admirer cette ancienne tradition, toujours pratiquée à ce jour.
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